Destination musicale : "Un billet pour le Futur" avec Octave Noire

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Destination : ´Un billet pour le Futur ‘ avec Octave Noire .

Où exactement? mystère ..tiens ce mot revient régulièrement dans les interviews concernant Octave Noire. Soulevons le voile.

Découverte tardive d’une chanson ´J’ai choisi ´avec Dominique A , extrait de l’album Monolithe d’Octave Noire . L’effet est le suivant : un coup de tonnerre sans nuage . Embarquement immédiat dans les profondeurs musicales d’Octave Noire .. Un rare nectar qui se savoure. Ponctué de saveurs nostalgiques, de sombres archives , d’introspection et aussi de notes ensoleillées qui nous emportent à ´Los Angeles’,dans ´Un nouveau monde ‘, et en nous laissant songeur avec ´ Un billet pour le futur’. Un voyage intérieur que nous apporte Octave Noire , artiste , musicien : une âme de poète que je vous invite à découvrir ...

Octave Noire, un nom, une estampille, un symbole , l’image d’un piano ..

Pour quelle raison avez-vous choisi « Octave Noire »qui soulève un certain

mystère?

Octave est un prénom masculin, mais aussi un terme musical de genre féminin. "Une "octave. J'aimais cette dualité. J'aime ces mots qui changent de genre selon leur utilisation. Je pense à "amour, délice et orgue" qui se conjuguent au féminin lorsque ils sont employés au pluriel.

J'ai aussi voulu que mon pseudo soit évocateur de la musique que je fais. On m'a souvent dit que mes compositions sont évocatrices de sensations, de paysages, qu'elles sont cinématographiques. Elle parle au sens. L'octave est le son, le noir est la vue. Une forme de synesthésie. Quand un son se transforme en couleur, ou l'inverse.

Comment l'envie est venue de vous lancer dans le monde musical? était-ce à une période précise? Une influence musicale?

Cela n'a jamais été un choix. Depuis mon enfance, je suis attiré par la musique. Je ne viens pourtant pas d'une famille de musiciens, même si mes parents sont mélomanes. J'ai eu ce déclic alors que j'étais enfant, par une chaude après-midi, un groupe faisait une sieste au milieu de ses instruments et j'ai déambulé au milieu de tout ça.

J'étais fasciné.

J'ai commencé par apprendre tout seul en reproduisant les musiques que j'entendais à la radio, et de fil en aiguille, j'ai compris que c'est ce que je voulais faire dans la vie.

Un autre moment clé à été l'écoute de " Tangerine dream "sur la platine parentale. Tous ces sons synthétiques m'ont beaucoup intrigué. C'est le début de ma passion pour les instruments électroniques.

Vous avez vécu en Côte d'Ivoire. De vos souvenirs en découlent-ils des chansons en lien avec ce pays? une imprégnation d'une culture musicale?

@octavenoire

Certainement. J'exprime à travers ma musique ce que je suis, et mon enfance a fait une partie de ce que je suis.

Malgré tout, j'essaie de passer outre les sonorités typiques des musiques d' Afrique de l'ouest. J'ai fait une exception sur le titre "My hand in your hand" qui commence avec une Kora, sorte de harpe utilisée dans la musique mandingue. Je pense qu'on peut retrouver un peu de cet héritage dans des rythmiques lourdes, des motifs répétitifs, déclinés à volonté.

C'est ce que j'aime dans ces musiques .

Extrait des Inrocks ( 27/01/2017) , vous dîtes " J'ai toujours accordé beaucoup d'importance à la structure des morceaux, à la construction à partir d'un thème et d'un développement ..."

Cela pourrait être le regard d'un architecte ou d'un artiste tel que Mondrian paradoxalement...pouvez-vous nous en parler de ce "jeu" ou "je" de construction?

Cela rejoint ce dont je parlais juste avant, concernant les motifs répétés. Le "thème et variations" chère aussi à la musique baroque. Je crois que ce qui fait vibrer les neurones chez l'auditeur, c'est la surprise. En tout cas c'est ce qui marche chez moi. C'est pourquoi je cherche souvent à développer un petit motif musical, à le soumettre à d'autres harmonies, à le transposer. Comme autant de changements d'éclairages sur une scène de théâtre. Ça ne raconte pas la même histoire, même si les personnages sont les mêmes.

Monolithe, Neon, deux albums très fort, parfois lumineux, parfois sombres qui nous plongent dans un bel abîme musical ponctué de secousses sensorielles.

Des chansons telles qu'"Un nouveau Monde " 'J'ai choisi", "Un billet pour le Futur"( dernier titre) ont une forte résonnance. Dans notre Nouveau Monde...

Justement le confinement, ce choc mondial dû au Covid..Comment en qu'artiste avez-vous géré cela? Par rapport au temps, à vos créations?

Je subis cette période comme tout le monde. Lors du premier confinement nous avons tous été saisis par la soudaineté de la crise. J'ai voulu prendre le dessus en travaillant énormément. Il fallait que j'avance coûte que coûte. J'ai fait beaucoup de nouvelles chansons dans l'urgence, dont "un billet pour le futur". Mais je me suis essoufflé, le deuxième confinement a été plus compliqué. L'impression de ne plus rien avoir à dire.

J'ai appris à ménager ma monture. Savoir s'arrêter à temps, prendre le temps de respirer.

Quel regard portez-vous sur notre monde à échelle culturelle?

La culture souffre en ce moment. Comme beaucoup de secteurs d'activité. Le plus difficile à gérer est l'absence de perspectives. Quand est-ce que ça va reprendre? Dans quelles conditions?

Difficile de se projeter et d'être serein dans un tel contexte .

Au delà de ça, il me semble que la vie culturelle en France est d'une grande richesse et d'une diversité jamais atteinte auparavant.

La culture est partout autour de nous .Elle est accessible par tous .Il suffit d'en avoir envie. J'ai été amené à faire plusieurs "classes chansons " dans des écoles primaires et des collèges. Les relais culturels en régions sont nombreux et très actifs, la culture vit, et va vers les gens. Ce n'est pas toujours au public de se déplacer. Elle va vers eux. Ces rencontres ont toujours été très enrichissantes, en tout cas pour moi c'est déjà ca.

Parlons projets, prenons "un billet pour le Futur" avec vous. Vos prochains concerts? Des collaborations artistiques?

Oui, des concerts sont prévus, mais nous en sommes déjà à un an et demi de report pour celui du Café de la danse à Paris, qui aura lieu le 14 septembre 2021 .La tournée que nous avions commencée à dû être interrompue, nous espérons pouvoir la reprendre dès que les mesures sanitaires s'assoupliront.

Pour ce qui est des collaborations artistiques, je suis entrain de travailler sur un troisième album, dans lequel figureront des invités, c'est certain.

Dès que j'en sais plus sur les invités , je vous fais signe. Ce sont les chansons qui me guideront dans mes choix.

On vous donne une carte blanche et vous pouvez réaliser l'un de vos rêves …que serait -ce?

Je voudrais que Manureva ( de Alain Chamfort et Serge Gainsbourg) n'existe pas, et que je la compose un matin.

Pour résumer , j'aimerais écrire la chanson parfaite, imparable.