Rencontre avec Pauline Loeb, fondatrice d' Artfairmag
- Amandine Milossis
- 16 avr.
- 4 min de lecture
Les salons, les foires dites satellites symbolisent le cœur du maché de l’art et permettent
d’acquérir et de découvrir les talents d’hier et d’aujourd’hui. En 2024 Art Basel aura
par exemple accueilli un public record avec 65000 visiteurs, émaillé de ventes à plusieurs
millions d’euros. Art Basel Miami a indiqué un baromètre à température élevée malgré
un climat économique et politique perturbé. La Galerie Hauser and Wirth aura par
exemple vendue une œuvre de David Hammons pour 4,7 millions de dollars.Thaddaeus
Ropac, entre autres galerie, a realisé plusieurs transactions en preview..
Un marché qui se porte toujours bien et qui se veut rassurant.
Pour se glisser dans les coulisses de ce monde à part, Sparkling News a rencontré
la Fondatrice d’Artfair Mag, Pauline Loeb.
Pauline Loeb est une jeune figure incontournable du marché de l’art qui sillonne à échelle
mondiale les salons d’art et met en lumière les artistes, l’économie du marché .
Maastricht,l’Armory Show de New York, Art Basel, Art Miami, la Brafa, Art Paris…les
particules artistiques mondialement connues sont ainsi cristallisées par Pauline Loeb.
Son site est devenu une référence au niveau artistique et économique en notant qu’elle
est partenaire du rapport Art Basel & UBS Global Art Market Report.
L’année 2024 s’est achevée avec Art Miami et a repris en début d’année avec Brafa Art
Fair de Bruxelles et se poursuit à Art Genève.

Pauline, vous êtes présente dans toutes les artères mondiales du marché de l’art.
Comment est née l’idée d’interviewer les galeries du monde entier ?
L’idée est née avec la création de artfairmag.com en 2019, le premier média entièrement
dédié aux foires d’art. C’était une réponse naturelle à un besoin : offrir une vue d’ensemble
claire et accessible d’un monde aussi complexe que fascinant. Après la pause imposée par la
pandémie, je sentais que les amateurs d’art voulaient renouer avec l’énergie des foires. J’ai
donc décidé de proposer un format vidéo en allant directement à la rencontre des galeristes sur
leurs stands. L’objectif était de capturer des moments authentiques et de donner un aperçu
unique des événements que je visite. Le succès immédiat de ce format m’a confirmé que
c’était la bonne approche.
2. Que pourriez-vous nous dire sur Art Basel Miami ? Le public, les galeristes, les ventes?
Art Basel Miami est toujours une foire très dynamique, mais cette édition 2024 m’a
particulièrement bluffée. Je l’ai trouvée beaucoup plus curatée que les années précédentes,
avec une réelle montée en qualité des œuvres présentées. Jusqu’ici, j’en gardais un souvenir
plutôt axé sur l’aspect commercial, mais cette fois, la foire a su mêler audace et excellence.
C’est un rendez-vous où l’énergie de Miami, avec son esprit effervescent, rencontre la
diversité des galeristes internationaux, et cela se ressent dans l’ambiance, le public et les
ventes.
3. Entre Art Basel Paris, Miami et Bâle, constatez-vous un fil conducteur ?
Ces trois éditions partagent le même gage de qualité, porté par la marque Art Basel, reconnue
comme la plus grande foire d’art au monde dans l’inconscient collectif. Cela dit, chaque ville
apporte sa singularité. Paris, depuis cette année, bénéficie de l’écrin exceptionnel qu’est le
Grand Palais fraîchement rénové, ce qui confère à l’événement une élégance incomparable.
Miami, c’est le dynamisme et la vitalité. Bâle, quant à elle, reste la maison mère, avec son
prestige historique et une structure qui a défini les standards des foires internationales. Cela
dit, il est intéressant de noter que Paris pourrait bien, à terme, surpasser Bâle comme «
flagship » de la marque, grâce à son rayonnement culturel et à son emplacement stratégique.
Mais quelle que soit l’édition, c’est toujours une célébration des galeristes et une répartition
par secteurs qui garantit une expérience cohérente et riche.
4. Quels sont vos artistes contemporains de prédilection ?
Mon goût pour l’art ancien a toujours guidé mes choix : je suis attirée par le figuratif et les
représentations humaines, que ce soit en peinture ou en sculpture. Mon mari et moi
collectionnons beaucoup, principalement des artistes émergents français. Parmi mes préférés
récemment acquis, je citerais Théo Mercier, François Malingrëy, Laurent Proux, Marine
Wallon, Bilal Hamdad ou encore Samuel Yal. Chacun apporte un univers singulier, souvent
empreint de poésie ou de puissance narrative.
5. Quels sont les prochains salons sur votre liste ‘to do’ ?
Comme je couvre des foires aux quatre coins du monde, la liste est interminable et il n’y a
jamais de temps mort ! La prochaine sur ma liste est la BRAFA de Bruxelles, qui célèbrera
ses 70 ans cette année. Ensuite, il y aura 1-54 à Marrakech, entièrement dédiée à l’art africain
contemporain, suivie de l’Investec Cape Town Art Fair mi-février, une foire que j’avais
adorée il y a cinq ans et que j’ai hâte de redécouvrir. En mars, je ne manquerai pas la
mythique TEFAF de Maastricht, que je suis religieusement depuis 2009, avant de me rendre à
Art Basel Hong Kong, fin mars. Puis, dès avril, place aux foires parisiennes. Comme vous
pouvez le constater, l’agenda est très dense !
6. Quelles sont vos plus belles rencontres artistiques ?
Au tout début de mon projet, j’ai été profondément touchée par l’accessibilité et la générosité
de marchands comme Kamel Mennour et Sean Kelly. Ils ont accepté de me soutenir alors
qu’il n’y avait pas encore de visibilité en retour. Ces moments de partage restent gravés dans
ma mémoire. Par ailleurs, mes visites régulières dans les ateliers d’artistes, notamment à
Poush ou aux Beaux-Arts de Paris, sont toujours une source d’inspiration. Rencontrer de
jeunes talents, échanger avec eux et parfois acquérir directement leurs œuvres est une
expérience irremplaçable.
7. Last but not least, un tableau que vous aimeriez chez vous ?
Un Caravage, sans hésiter ! Sa peinture possède une puissance inégalée, mêlant une maîtrise
exceptionnelle des clair-obscur à des compositions d’une audace incroyable. Chaque œuvre
est une mise en scène dramatique où la lumière devient un personnage à part entière,
sublimant les émotions humaines avec une intensité rare. La Madone des Palefreniers dégage
une tendresse infinie, tandis que le Garçon avec un Panier de Fruits allie une sensualité
délicate à une maîtrise parfaite des détails. Ces deux chefs-d’œuvre, conservés à la Villa
Borghèse de Rome, m’inspirent et me fascinent à chaque fois… ce qui faciliterait, peut-être,
un petit emprunt audacieux.



Amandine Milossis p/o Sparkling_News
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